La situation est désormais “relativement stable” à El-Geneina, la capitale du Darfour-Ouest, en proie à de violents affrontements tribaux depuis samedi. Depuis Khartoum, la capitale du Soudan, le gouverneur de cette région frontalière du Tchad, Mohamed Abdallah Douma, a annoncé jeudi 8 avril que le bilan s’élevait désormais à au moins 132 morts. Il n’y a “plus de combats” mais le “pillage” continue, a-t-il poursuivi. Les “miliciens” qui ont attaqué la ville viennent notamment “de pays voisins comme le Tchad et la Libye” et ont employé de “l’artillerie lourde”, a ajouté Mohamed Abdallah Douma. Les heurts ont éclaté lorsqu’un “groupe armé a attaqué des citoyens qui se rendaient en ville”, en tuant trois, a affirmé le responsable. Les Nations unies avaient, elles, évoqué des “affrontements entre la tribu Al-Massalit et les tribus arabes”. L’état d’urgence décrété Lundi soir, les autorités ont annoncé l’instauration de l’état d’urgence et le déploiement de l’armée au Darfour-Ouest. Néanmoins, Mohamed Abdallah Douma a affirmé que “pour l’heure, les forces de Khartoum n’ont pas été envoyées” sur place. Par ailleurs, les “opérations humanitaires et les vols ont été suspendus” à El-Geneina, plaque tournante de l’aide dans la région, affectant “plus de 700 000 personnes”, selon l’ONU.

En janvier, deux semaines après la fin de la mission de paix conjointe de l’ONU et de l’Union africaine (Minuad) au Darfour, des affrontements similaires avaient fait plus de 200 morts, la plupart au Darfour-Ouest. Le conflit a éclaté dans cette région en 2003 entre des forces du régime de l’ex-président Omar el-Béchir, destitué en avril 2019 sous la pression de la rue, et des membres de minorités ethniques s’estimant marginalisées. Le gouvernement de transition a signé en octobre un accord de paix avec plusieurs groupes rebelles, notamment du Darfour. Mais certains groupes insurgés de la région ne l’ont pas signé.

Avec francetvinfo