Après sept ans et huit mois à la tête du pays, Shinzo Abe venait de battre un record de longévité pour un premier ministre japonais.
Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, 65 ans, a invoqué ses problèmes de santé pour expliquer, vendredi 28 août, sa décision de démissionner. Sa colite ulcéreuse, une maladie inflammatoire chronique des intestins dont il souffre depuis l’adolescence, risque de s’aggraver, a-t-il déclaré à l’agence Jiji Press. Le chef du gouvernement japonais, qui a dépassé le 24 août en matière de longévité au pouvoir son grand-oncle, Eisaku Sato (premier ministre de 1964 à 1972), a confirmé ainsi les rumeurs qui s’intensifiaient depuis ses deux passages à l’hôpital, les 17 et 24 août.
Outre ses problèmes de santé et la chute de sa cote de popularité, le branle-bas de combat dans les coulisses de son mouvement, le Parti libéral-démocrate (PLD), de ces derniers jours tendait à indiquer que M. Abe perdait pied et que la course à sa succession était bel et bien lancée.
En attendant, M. Abe restera en poste jusqu’à la désignation de son successeur. Le choix du successeur va donner lieu, comme souvent en politique au Japon, à des arbitrages à huis clos, scandés de déclarations sibyllines des caciques du PLD, qui refléteront plus les équilibres de pouvoir entre ses cinq grandes factions (clans) que des orientations politiques.
Absence d’opposition crédible
Cette fois, le processus devrait être suivi de près par M. Abe afin d’éviter tout risque de poursuites pour les scandales de favoritisme et de corruption – son ancien ministre de la justice, Katsuyuki Kawai, accusé d’achats de voix lors des sénatoriales de 2019, aurait menacé de le mettre en cause – qui ont émaillé son mandat, voire pour sa gestion controversée de la pandémie de Covid-19. La question reste ouverte de savoir s’il dispose encore de suffisamment de pouvoir pour gérer sa succession.
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