Un ancien agent des services de sécurité syriens a été condamné mercredi par un tribunal allemand à quatre ans et demi de prison pour complicité de crimes contre l’humanité, le premier verdict du genre depuis le début de la guerre civile en Syrie il y a dix ans.
Eyad A. a été reconnu coupable par le tribunal de grande instance de Coblence d’avoir arrêté au moins 30 militants d’opposition après une manifestation contre le président Bachar el Assad en 2011 et de les avoir envoyés dans un centre des services de sécurité en sachant qu’ils y seraient torturés.
“C’est une étape importante pour faire reconnaître la responsabilité du gouvernement syrien dans le recours systématique à la torture contre des civils”, a déclaré Steve Kostasq, avocat de l’organisation Open Society Justice Initiative, qui représente des plaignants syriens.
Le gouvernement syrien dément torturer des prisonniers.
Les avocats d’Eyad A. avaient plaidé l’acquittement de leur client, déclarant qu’il avait agi sur ordre de ses supérieurs.
Le tribunal de Coblence juge également un deuxième prévenu, Anouar R, un ancien agent des services de renseignement poursuivi pour le meurtre de 58 personnes dans une prison de Damas où, selon l’accusation, au moins 4.000 militants d’opposition ont été torturés en 2011 et 2012.
Selon l’avocat syrien Anouar al Bounni, le verdict sans précédent prononcé mercredi va accélérer les efforts visant à juger les anciens membres du gouvernement syrien soupçonnés de crimes de guerre qui vivent en Europe.
“Ce verdict vise l’ensemble du régime et pas seulement un individu. Il permet d’espérer qu’il peut y avoir une justice”, a-t-il dit.
par Andreas Buerger